Julie je sais que tu que tu adores écrire et que tu aimerais embrasser une carrière d’écrivain. Peux tu nous en parler ?
Une carrière d’écrivain…c’est ambitieux ! La littérature a toujours occupé une grande place dans ma vie. Depuis petite je suis fascinée par les livres. Mon rêve vient sûrement de cette fascination d’ailleurs. À cette question récurrente que chaque papa posera un jour à son enfant « quel est ton rêve? Que veux tu faire dans ta vie? », depuis mon adolescence je lui répondais que je veux avoir mon livre entre mes mains. Il est donc pour moi l’heure de me lancer et d’arrêter de déchirer tous ces textes que j’écris…pour en faire un livre. Le projet est pour moi énorme. Puisque qu’écrire ce livre, c’est me confronter. Confronter mes zones de peur, et d’ombre. Mais j’ai appris que sans ces zones d’ombre, la lumière ne serait pas. C’est ainsi que mon roman sera finalement une personnification de la Nuit, puisque celle ci me fascine depuis bien longtemps, jusqu’à en être ma propre source d’inspiration.
Quels sont les thèmes que tu abordes dans l’écriture ?
Depuis le collège je me retrouve dans des écrits bien souvent critiqués, sûrement de par les thèmes assez « borderline » qu’ils évoquent. De Lolita Pille, à Virginies Despentes, Louisiane C.Dor, en passant par notre cher Frédérique Beigbeder, Johann Zarca, et même jusqu’à Bret Easton Ellis, ils me fascinent par leur capacité à coller le lecteur face a des thèmes assez dur: sexualité, le règne de l’apparence, les relations humaines, prostitution, viol, addiction, spleen. Sans contrefaçons. Auteurs souvent à scandale et provocateur, ils n’ont pas eu peur de dire haut et fort par le biais de l’écriture ce que la réalité est. Fictions empreignées de scènes violentes, langage cru et sans concession. Là est ma fascination et mon inspiration littéraire.
Peux tu nous parler de ton processus d’écriture et la façon dont tu trouves tes idées ?
Comme je l’ai dis précédemment, écrire c’est me confronter. En effet il m’est impossible d’écrire sur quelque chose que je ne connais pas. Écrire du fantastique ou me lancer dans la création d’un univers de science fiction est très difficile pour moi. C’est pour cela que dans tout ce que j’écris: il y a du moi, de mes expériences, de mon vécu. Du réel. Du brut. Là est la difficulté..: me confronter à moi même pour mettre des mots sur des maux. Surtout que maintenant que mon projet de publication de mon livre est en route, je commence à me rendre compte que n’importe qui va pouvoir me lire et donc entrer dans mon univers! De ma grand mère me disant qu’elle a hâte de me lire pour « enfin tenter de comprendre notre chère Julie » à cette amie croisée en soirée qui me répète qu’elle s’empressera de me lire. Stressant. Surtout que j’aborde des sujets assez sensibles dans mon livre. Avec comme thème principal la Nuit, j’en fais son portrait à travers différents « personnages types » que l’on peut tous croiser lors d’une soirée un peu trop arrosée. De là je met en avant à travers chaque personne un thème en lien avec la Nuit: amitié, sexe, dérives de la Nuit, jeunesse dorée qui dépense sans compter. Je n’en dis pas plus !
Quant au processus même d’écriture… c’est de la création. Celle ci toque à mon âme uniquement la nuit. Il m’est impossible d’écrire le jour. Et lorsque madame la Création se fait voir, je ne peux l’ignorer. De même que lorsque l’inspiration n’est pas là, rien ne sert de forcer. Raison pour laquelle je peux passer des nuits entières à tapoter sur les touches de mon ordinateur, sans avoir aucune notion de l’heure, jusqu’à être déconcentrée par la lumière du jour pointant le bout de son nez! Avant, j’écrivais tout à la main. Depuis que j’ai ce projet de roman, j’écris sur l’ordinateur car cela me permet de faire des vas et vient entre les chapitres (et aussi cela m’évite cette peur de la page blanche). En effet je n’écris pas du tout dans l’ordre du livre. Un texte par ci. Un texte par là. Puis boum, un chapitre est né.
Est ce que ton expérience dans la photo influence ta façon d’écrire ?
Je me permets là de retourner la question en disant que c’est plutôt ma façon d’écrire qui se répercute sur l’aura artistique que je véhicule à travers la photo! Au style d’écriture brut et poétique, on me dit souvent que je dégage par la photo cette personnalité rock n roll et sensible à la fois. En effet, la photo comme l’écriture sont pour moi une forme de communication. Au delà de ça, la photo et l’écriture sont deux Arts qui me permettent de m’exprimer. Que ce soit par l’écriture ou par la photo, l’image que je véhicule n’est pas un rôle. C’est moi. Mon âme. Mon aura.
Mais, si je respecte ta question, je dirais que mon expérience dans la photo a nourri une forme de réflexion et d’inspiration quant à l’image, l’apparence, souvent utilisé comme masque pour se protéger face à ce monde qui oublie bien trop souvent que derrière chaque physique, une âme authentique et sensible est bien là.
Comment trouves tu l’équilibre entre les shoots et l’écriture ?
Il est parfois difficile pour moi d’organiser mon emploi du temps entre shooting (en journée), travail, projets perso, vie associative, loisirs, famille et amis et écriture. Je suis par nature quelqu’un qui a beaucoup d’énergie et qui aime être stimulée intellectuellement. Mais il est vrai que la fatigue se fait parfois ressentir. J’ai donc appris à m’accorder du temps pour moi et à ne pas culpabiliser lorsque j’ai besoin de lever les pieds sur tel ou tel projet.
Autrement, le combo photo et écriture est un réel bonheur pour moi. Être stimulée chaque jour par la créativité; c’est si plaisant.
Quels conseils donneraient tu à quelqu’un qui aimerait se lancer dans le "mannequinat" ou dans l’écriture ?
De s’écouter. Si t’as envie de le faire, que ce soit la photo, l’écriture, ou n’importe quel autre projet, alors fais le. Si tu ne le fais pas, qui va le faire pour toi? Personne.
Si t’as peur? Tant pis. Combat la. T’es seras d’autant plus fière.
Tu te sens pas légitime et tu penses que t’as pas ta place dans le milieu? Personne n’a le droit de te dire ou aller et quoi faire.
Concernant le mannequinat, il est vrai que c’est un monde assez hypocrite et parfois bien trop superficiel. C’est en y faisant ses expériences que l’on apprend à s’y conforter, en n’ayant surtout par peur de s’affirmer en tant que personne.
L’écriture, relevant également du domaine artistique, est un monde assez fermé si on n’a pas les connaissances ou contacts pour nous faire accéder au milieu. Mes études en littérature me l’ont bien montré! C’est pour cela que je refuse d’en faire mon gagne pain, et que je prend la décision de conserver cette passion en tant que telle. L’Art pour l’Art.
A quand la sortie du premier roman ?
( rires ) c’est une bonne question ! Dont j’ignore la réponse. Je n’aime pas me mettre de deadline. Surtout pas concernant la création. Mais il est vrai que je travaille actuellement intensément dessus pour espérer le publier encore en 2023.
